نام پژوهشگر: شراره سادات حسینی پور
شراره سادات حسینی پور فهیمه دستمالچیان
esprit nouveau reflet d’une nouvelle culture. l’esprit nouveau ne sera pas renoncement au lyrisme, au contraire il veut être un lyrisme « accordé » (au sens musical de ce terme), aux images, aux rythmes, aux sons et aux bruits du monde moderne. c’est le lieu de rencontre et d’échange entre l’âme et le monde extérieur .ce n’est plus principalement la nature extérieure, mais le monde des villes et des usines, du cinéma, de la locomotive, de l’avion, du tramway et de l’automobile. l« esprit nouveau » est une expression employée en 1894 par eugène spuller pour désigner la politique religieuse conciliatrice alors envisagée par le gouvernement républicain opportuniste français. elle marque une étape importante dans la recomposition du paysage politique française à la veille de laffaire dreyfus. lesprit nouveau qui dominera le monde entier ne sest fait jour dans la poésie nulle part comme en france. la forte discipline intellectuelle que se sont imposés de tout temps les français leur permet, à eux et à ceux qui leur appartiennent spirituellement, davoir une conception de la vie, des arts et des lettres qui, sans être la simple constatation de lantiquité, ne soit pas non plus un pendant du beau décor romantique. lesprit nouveau qui sannonce prétend avant tout héritier des classiques un solide bon sens, un esprit critique assuré, des vues densemble sur lunivers et dans lâme humaine, et le sens du devoir qui dépouille les sentiments et en limite ou plutôt en contient les manifestations. il prétend encore hériter des romantiques une curiosité qui le pousse à explorer tous les domaines propres à fournir une matière littéraire qui permet dexalter la vie sous quelques formes qu’elle présente. explorer la vérité, la chercher, aussi bien dans le domaine ethnique, par exemple, que dans celui de limagination, voilà les principaux caractères de cet esprit nouveau. cette tendance du reste a toujours eu ses représentants audacieux qui lignoraient; il y a longtemps quelle se forme, quelle est en marche. cependant, cest la première fois quelle se présente consciente delle-même, cest que, jusquà maintenant, le domaine littéraire était circonscrit dans détroites limites. on écrivait en prose ou lon écrivait en vers. en ce qui concerne la prose, des règles grammaticales en fixaient la forme. pour ce qui est de la poésie, la versification rimée en était la loi unique, qui subissait des assauts périodiques, mais que rien nentamait. l’esprit nouveau fait une table rase à tous les vieux principes à fin de créer de nouvelles valeurs. le vers libre donna un libre essor au lyrisme; mais il nétait quune étape des explorations quon pouvait faire dans le domaine de la forme. les recherches dans la forme ont repris désormais une grande importance qui est légitime. lassonance, lallitération, aussi bien que la rime sont des conventions qui chacune a ses mérites. les artifices typographiques poussés très loin avec une grande audace ont lavantage de faire naître un lyrisme visuel qui était presque inconnu avant notre époque. ces artifices peuvent aller très loin encore et consommer la synthèse des arts, de la musique, de la peinture et de la littérature. il eût été étrange quà une époque où lart populaire par excellence, le cinéma, est un livre dimages, et poètes neussent pas essayé de composer des images pour les esprits méditatifs et plus raffinés qui ne se contentent point des imaginations grossières des fabricants de films. quon ne sétonne point si, avec les seuls moyens dont ils disposent encore, ils sefforcent de se préparer à cet art nouveau (plus vaste que lart simple des paroles) où chefs dun orchestre dune étendue inouï, ils auront à leur disposition: le monde entier, ses rumeurs et ses apparences, la pensée et le langage humain, le chant, la danse, tous les arts et tous les artifices, plus de mirages encore que ceux que pouvait faire surgir morgane sur le mont gibel pour composer le livre vu et entendu de lavenir. nous pouvons donc espérer, pour ce qui constitue la matière et les moyens de lart, une liberté dune opulence, inimaginable. les poètes font aujourdhui lapprentissage de cette liberté encyclopédique. la rapidité et la simplicité avec lesquelles les esprits se sont accoutumés à désigner dun seul mot des êtres aussi complexes quune foule, quune nation, que lunivers navaient pas leur pendant moderne dans la poésie. les poètes comblent cette lacune et leurs poèmes synthétiques créent de nouvelles entités qui ont une valeur plastique aussi composée que des termes collectifs. ne croyez pas toute fois que cet esprit nouveau soit compliqué, languissant, factice et glacé. suivant lordre même de la nature, le poète sest débarrassé de tout propos ampoulé.